Marche Voie Directe

 

 

Si de l’extérieur la marche que propose Christian ressemble à celle de la tradition japonaise, la mise en place et la perception du Point Zéro entre autres, en font une marche spécifique à la Voie Directe par la qualité d’énergie et le destinataire de l’attention.

 

D’après un enseignement enregistré.

 

" C’est une marche qui vous garde tout droit et vous garde dans la même présence que quand vous êtes assis pour une pratique.

 

Quand vous travaillez en énergie, vous passez votre poids complètement sur une jambe et ensuite, vous passez sur l’autre. Passez la totalité du poids d’une jambe à l’autre, c’est ce qu’on appelle le « balancement des éléphants ». C’est un passage des liquides qui crée une très grande tranquillité cérébrale.

Ce qui est spécifique à la Voie Directe, c’est que vous vous apercevez que dans le mouvement de transfert des liquides, il y a un moment très particulier où il y a un silence, c’est ce que j’appelle le « Point Zéro ». Et ce n’est que dans ce Point Zéro que le cerveau a la capacité de trouver une solution à mettre en œuvre, autrement, il est toujours en train de courir derrière quelque chose. Donc, tous les mouvements de la Voie Directe sont axés sur ce Point Zéro.

Quand on est dans le Point Zéro : tout est possible, il n’y a rien de prédéterminé.

 

Donc, vous avez le poids du corps sur une jambe tendue. Vous avancez d’un ½ pas, vous touchez le sol avec le gros orteil, vous tendez la jambe, le talon est levé et vous venez transvaser le poids sur cette jambe tendue et l’autre est détendue pour avancer d’un ½ pied, vous la tendez à son tour et vous venez sur le pied et poser le poids du corps.

 

Quand vous venez sur la jambe, vous appuyez bien le pied au sol et la fontanelle vers le haut, mais si vous faites vraiment attention au système énergétique du corps, vous vous apercevez que l’alignement n’est pas parfait et pour qu’il soit parfait, il faut que vous poussiez la hanche sur le côté et là, vous avez, en bas, le pied et, en haut, la fontanelle, et vous êtes vraiment sur le même axe et ensuite vous recommencez, vous tendez une jambe, vous arrivez, quand vous êtes bien vertical, vous poussez la hanche, vous poussez le pied, vous poussez la tête et vous prenez votre temps.

 

Alors, maintenant la respiration : quand vous bougez, vous bougez dans l’inspir, vous êtes encore dans l’inspir quand vous êtes en train de tendre la jambe à l’avant, et vous êtes en expir quand vous portez le poids sur le pied, une expir tranquille et longue, et vous êtes en inspir naturelle après et vous bougez. Vous tendez toujours en inspir et vous translatez la hanche à la fin du mouvement, j’insiste parce que vous l’oublierez toujours, et pourtant, c’est l’essentiel pour rentrer dans une autre dimension. Parce que si vous poussez la hanche avec le pied qui pousse vers le bas et la tête qui pousse vers le haut, vous allez vous apercevoir qu’il y a quelque chose qui change dans la respiration.

Avec le poids du corps sur le pied avant, vous êtes donc dans l’expir qui devient de plus en plus longue et vous n’avez même pas envi de bouger quand l’inspir arrive tellement vous êtes attentif, donc, vous inspirez même longuement et à la fin de l’inspir, il y a un silence et c’est là où ça vous donne l’envie de bouger l’autre jambe, donc, vous êtes en apnée, vous tendez la jambe en apnée et vous expirez poids sur le pied avant, l’expir va jusqu’au bout, quand l’inspir vient, vous ne bougez pas encore, c’est après que ça bouge et ça vient. Sauf que vous ne pouvez pas vous obliger à ça, parce que vous allez vous asphyxier au niveau respiratoire. Alors, je ne peux que vous conseiller de faire la pratique traditionnelle des jambes : expir vous allez, inspir vous bougez, expir vous venez posez le pied, puis le poids du corps, en n’oubliant pas ce mouvement de la hanche lorsque vous arrivez, parce que c’est ce mouvement de la hanche qui progressivement va vous faire rentrer dans une autre intelligence respiratoire, qui fait que vous n’avez plus du tout envie de bouger quand l’inspir vient, qui peut être longue, et c’est à la fin que la jambe se bouge.

 

Ensuite, quand vous marchez tout simplement comme ça, vous vous apercevez qu’il y a beaucoup de choses qui se passent dans les mains. Et si vous utilisez une méthode taoïste : l’attitude « embrasser l’arbre », que vous mettez vos mains en face de vous, vous vous apercevez qu’il y a de l’énergie qui passe des doigts aux autres doigts, que vous allez augmenter aussi cela si vous augmentez l’arrondissement des épaules, ça fait fonctionner le cœur arrière et que vous améliorez encore, c’est comme si vous étiez en train de résister à une pression sur vos coudes. Ça fait une génération d’énergie fantastique sur le cœur et la nuque.

 

Alors, revenons à la marche et à la position des bras, les poings fermés au plexus :  

Le pouce gauche est fermé dans la main, de telle manière que son os soit saillant pour venir appuyer sur le plexus, ou dans les environs pour que les avant-bras soit droits, parallèles au sol. Donc, vous communiquez l’énergie au plexus, et vous savez très bien, en énergie, qu’il est le point de commande entre le foie et la rate.

 

Il y a une amélioration très très forte du système si vous serrez le petit doigt gauche replié contre la paume. Là, vous serrez sur le petit doigt et il y a une autre qualité d’énergie, beaucoup plus douce qui passe, mais beaucoup plus forte. Vous vous aidez de l’autre main. Vous venez mettre la main droite sur le poing fermé. Le pouce droit vient par en dessous, il n’est pas sur l’autre pouce car il viendrait gêner. Donc, vous englobez le poing gauche naturellement, vous pressez le petit doigt droit sur le poing gauche où il se trouve naturellement . Et c’est une autre qualité d’énergie.

 

D’abord, ce ne sont que les petits doigts des 2 mains qui serrent et ensuite, quand vous utilisez cet arrondissement des épaules de l’embrassement de l’arbre, vous vous apercevez que tout simplement, quand vous avancez les épaules, ça vient presser sur le plexus sans aucun effort des poings. Donc, en final, vous arrondissez très fortement et si en plus, vous faites l’effort des coudes, comme si les coudes résistaient contre une pression verticale, vous avez une énergie considérable qui passe au niveau du plexus et qui rayonne dans foie-rate par les mains contre le plexus, et en même temps, vous avez une énergie considérable qui se passe sur le cœur arrière et qui rayonne sur la nuque du fait que vous arrondissez très fortement, vous faites l’arc donc, c’est une position très énergétique.

Vous lâchez tout à l’inspir et vous reconstituez les arcs à l’expir.

 

Vous pouvez faire ça n’importe où et en 5 mn, vous avez retrouvé tout votre alignement. " Christian

 
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" La salutation terminée, deux moines se sont glissés derrière elle et ils ont ramené des bûches courtes sur les braises. Elle n'a pas bougé. Il lui a semblé d'ailleurs qu'elle avait entendu "Laisse !". C'est un mot de son frère lorsqu'il ne voulait pas qu'elle bouge. « Laisse ! ». Pourquoi ces hommes-là qui sont presque de son âge ont les mêmes mots ? Curieux. Comme leur drôle de chanson grave en milieu de leur méditation, avant qu'ils ne se lèvent une première fois pour marcher à petits pas les uns derrière les autres. Ils ont fait le tour de la cuisine. Un quart de l'heure durant. Elle a bien vu ! Ils avançaient d'un demi-pied à chaque fois. Même pas un pas ! Les uns derrière les autres. Le regard baissé. Ils regardaient la taille de celui devant. Puis il y eut un son de bois, comme un rondin qu'on frappait sur une grosse planche. Il venait du fond de la cuisine. Elle ne voyait pas celui qui avait fait ce son. Alors les moines ont rompu leur marche et sont revenus à leur coussin. Puis ils ont de nouveau baissé le regard et le silence est revenu."
Homme Tigre 10