Reconnaitre ses fautes

 

 

Un chant qui s’élève spontanément.

 

Merci, car je suis en vie !

 

Ce n’est pas un faible karma qui permet d’obtenir ce précieux corps humain,

Ce n’est pas un faible mérite qui permet d’être enseigné,

Ce n’est pas une faible chance de pouvoir réaliser ses fins dans la Dignité,

Ce n’est pas rien de poser ses pas, jours après jours, le corps droit et les yeux horizontaux.

 

Mais,

Bien que nous ayons reçu initiations, bénédictions et instructions essentielles,

Bien que nous tenions un tel joyau entre nos mains,

Nos esprits, tels des singes joueurs,

Succombent au démon rusé de la distraction.

 

Nous sommes incapables d’utiliser cette richesse qui est la nôtre,

Les libertés, les conditions favorables et les instructions essentielles sont tout simplement gaspillées,

Nous arrivons maintenant à la croisée des chemins,

Tout ce que nous avons reçu est devenu comme un conte de fée.

 

Affectant des attitudes prétentieuses nous osons nous considérer comme des pratiquants,

Pourtant cet esprit est loin d’une pratique parfaite,

N’ayant pas la moindre notion des simples valeurs humaines, que dire de celles menant à la Dignité,

Nous n’éprouvons aucune honte devant notre propre mauvaise conduite.

 

Pour les autres, notre patience est plus brève que le claquement de doigts,

Respect, amour et bonté envers nos frères déclinent,

La moindre parole méchante de leur part nous est intolérable et nous les couvrons d’une pluie d’injures,

Pleins de préjugés sectaires, nous accumulons les critiques et engrangeons du mauvais karma.

 

Ayant entendu de nombreux enseignements, cela ne fait qu’accroître  notre fierté,

Pourtant notre analyse intellectuelle n’en pénètre pas le sens profond,

Dans cette relation fausse avec l’enseignement, nous accumulons un lourd fardeau de péchés,

Et l’aide reçue est perdue sans laisser de trace.

 

Nos réflexions rayonnent comme l’image peinte d’une lampe,

Bien que nous pensions maintenir nos engagements.

Nous ne tenons pas compte de la première chute racine,

Puis ce comportement va de soi.

 

L’amour et la compassion nés de la reconnaissance des êtres comme nos parents,

S’évanouissent comme la brume lorsque nous ne les pratiquons pas avec la Vue profonde.

Nous agissons comme si nous avions expérimenté la libération,

Mais nous n’en sommes pas moins submergés par la confusion habituelle.

 

Reconnaissant la vision de la Vérité comme le but ultime,

Mais sans en avoir une compréhension claire,

Nos courants de pensées deviennent aussi durs que de la corne.

 

Incapables de demeurer dans la Nature Originelle,

Nous prétendons  parler de la Vue,

Sans nous soucier de la cause et de leurs effets.

 

Extérieurement, nous affectons une conduite disciplinée et exemplaire,

Intérieurement, attachements, passions et désirs brûlent comme un feu.

Bien que nous confinions nos corps dans la solitude des montagnes,

Notre esprit vagabonde jours et nuits à travers villes et contrées.

 

Nous ne faisons pas véritablement confiance à notre pratique,

Et, en guidant et conseillant les autres, nous sommes comme un enfant qui raconte une histoire.

 

Bien que nous ne puissions jamais être trompés par la vérité de notre propre pratique,

À cause de notre faiblesse nous nous trompons et nuisons à nous-même.

 

Bien que nous soyons libres des fausses croyances qui proviennent d’un manque de foi,

Nous agissons négativement et demeurons insatisfaits en ces temps dégénérés.

 

En toute conscience nous nous abandonnons à un laisser aller destructeur,

N’ayant pas préservé la vigilance nous ressentons une lourde perte,

Toutes nos pensées sont teintées par nos émotions,

Tous nos actes ne font qu’accroître notre confusion,

Nos activités vertueuses sont elles-mêmes souillées par le péché,

Nous perdons confiance en nous-même,

Regarder les autres ne fait qu’accroître notre solitude,

Nous ne trouvons aucun ami sûr pour nous réconforter.

 

Si nous ne nous ressaisissons pas aujourd’hui même,

Alors, lorsque nous serons pris par les messagers du Seigneur de la Mort,

Personne ne pourra nous protéger et tout espoir se sera envolé.

En attendant ainsi en vain, n’avez-vous pas l’impression de vous tromper vous-même ?

 

Ainsi, pleins de remords et de regrets, reconnaissant nos propres fautes,

Quelles que soient les transgressions, fautes, oublis ou dégénérescences dans la pratique,

Nous ne les laisserons plus s’accroître en les gardant secrètes,

Nous les confesserons du fond du cœur.

 

S’étant affairés à mille et une choses,

Nous n’avons rien saisi d’essentiel.

Abandonnant la voie qui mène à tous les savoirs mais qui rate le seul point essentiel,

Pourquoi ne pas choisir celle qui libère de toutes choses ?

 

 

Si ce vagabond errant peut vous être d’une quelconque utilité !

 

Christian

 

 

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